Corailleur d'antan,
Corailleur d'aujourd'hui :
découvrez l'histoire du corail à Marseille et au delà.

L’histoire du corail à Marseille.

Depuis toujours

Mythologiquement, culturellement et commercialement, le corail a une place particulière à Marseille. On ne le sait que trop peu, mais notre ville en fut l’une des capitales pendant longtemps au cours du Moyen-âge. Âprement courtisé, le corail entraîne de nombreuses rivalités avec nos voisins napolitains. Mais ils firent aussi la fortune de la Compagnie du corail, créée au 15ème siècle à Marseille par la famille Lenche. Cette dernière donnera son nom à l’actuelle place de Lenche, située non loin de notre atelier, au dos de l’hôtel de ville marseillais, dans le quartier historique du Panier.

Siècle après siècle, malgré une position prépondérante dans la transformation de coraux en bijoux, Marseille cédera sa place au profit de Torre del Greco à Naples.

Cependant, depuis 1 an et demi, l’atelier du corail fait surface, et redonne à Marseille sa splendeur marine d’autrefois.

De nos jours

Jonas est l’un des derniers corailleurs à Marseille. Il rentre de sa pêche en fin de matinée, été comme hiver. Panier de corail en main en direction du Panier, il prend le trajet de l’atelier tout comme le faisaient les corailleurs d’antan.

Elles sont loins les années de Marseille, capitale du corail et des corailleurs. Il n’en reste plus beaucoup. Ou disons plutôt qu’il en existe un, de nouveau !

Ces vieux corailleurs marseillais dans leur tombe ont dû se retourner. Non pas par effroi. Mais parce qu’un corailleur et sa compagne ont reprit le flambeau pour éclairer de leur énergie, un artisanat qu’on ne pensait pas revoir de sitôt à Marseille.

Le corail dans la mythologie

Les coraux ont une riche histoire depuis des millénaires, notamment grâce à la mythologie.

L’origine mythologique du corail prend ses racines entre la Grèce et la Rome antique.

Le poète Ovide (43 av – 17 après J-C) écrivit Les Métamorphoses, poème qui narre les aventures de Persée. Lors d’un combat, le héros de la mythologie Grec coupa la tête de Meduse, monstre marin avec ses célèbres cheveux faits de serpents. Elle était redoutable et figeait quiconque croisait son regard.

À l’air libre, Persée posa la tête de la Méduse au bord de l’eau sur un lit d’algues. Le sang de Méduse transforma les algues en pierre rouge : Le Corail est né.

Mais scientifiquement, biologiquement…
c’est quoi le corail ?

Minéral ? Végétal ou animal ?

C’est un médecin marseillais, Jean-André Peyssonnel qui en 1725 détermine la nature du corail. En 1816, Georges Cuvier donnera le nom latin au spécimen aquatique : le Corrallium rubrum, ou corail rouge de Méditerranée.

Le corail rouge de Méditerranée est un vertébré marin !

Considéré aussi comme un « animal-fleur », le corail rouge se développe en colonie fixée sur les fonds rocheux. On les trouve le plus souvent entre 30 et 400 mètres de profondeurs.

Le corail rouge se nourrit de minuscules éléments organiques en suspension dans l’eau.

Il se reproduit de manière sexuée (dans ce cas là, la fécondation se fait via des spermatozoïdes lâchés dans l’eau qui voguent au grès des courants marins) ou de manière asexuée, par bourgeonnement.

Sa croissance est très lente. C’est pour cela qu’il convient d’être très précis lors de sa récolte. On laissera les branches qui ont encore besoin de grandir, et on ne récolte que celles qui peuvent avoir une valeur marchande.

On retrouve malheureusement des pays qui ne suivent pas cette règlementation. Elle est pourtant essentielle si l’on souhaite préserver l’habitat naturel du corail rouge, qui sont est lui même un acteur important de la biodiversité marine.

La pointe

La
barbaresque

La partie

Le pied

La pêche du corail rouge,
une activité règlementée afin de préserver l’écosystème.

À partir de quelle taille on peut pêcher le corail ?

Le corail est fertile à partir de 3cm de pousse mais il n’a aucune valeur commerciale.

10cm c’est la taille idéale pour commencer à récolter le corail. Mais le diamètre de la base doit être supérieure à 7mm.

Au tout début la pêche était pratiquée à la main par des plongeurs en apnée.

Il est ensuite apparut diverses techniques qui étaient plus ou moins néfastes pour l’écosystème marin. La « croix de Saint-André » par exemple : archaïque et illégale depuis 1983, elle était trainée sur le fond, entrainant avec elle des coraux comme d’autres espèces sans en faire la distinction. Sans savoir si les coraux récoltés étaient matures ou juvéniles.

Les techniques de pêche ont heureusement évoluées et les corailleurs plongent aujourd’hui avec un équipement autonome.

Exemples de règles en vigueur :

Le corail devient fertile à partir de 3cm de pousse. Il est donc primordial de les laisser prospérer tranquillement.

• Avant 10cm, les coraux n’ont aucune valeur commerciale. Et il faut aussi que le diamètre de la base soit supérieur à 7mm.

• Le nombre de corailleur est limité en France. Une licence leur est délivrée qu’après une longue formation.

• La récolte de corail rouge de Méditerranée est limitée en poids pour chaque corailleur.

Pêcher de manière sélective et respecter la règlementation permet de sauvegarder les fonds marins et de mettre en lumière le corail de contrefaçon qui malheureusement, existe en grande quantité.